Page 9 - synthese introductive eco-humanisme
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Marc CARL un grand projet humain / synthèse introductive
Quelques courts résumés préalables de terminologie conceptuelle, pour
mieux aborder les textes suivants, où ces concepts seront développés :
*1 Le concept occidental classique d’humanisme , introduit par des encyclo-
pédistes européens du 18 siècle, avait été vulgarisé au 19 siècle par des
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auteurs aussi différents que P-J. Proudhon, L. Feuerbach, E. Renan, ou K.
Marx, avant d'être dévoyé, décrédibilisé, et mis en impasse, pendant la se-
conde partie du 20 siècle, victime de la sape sociétale qui sévissait alors.
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Mais l’humanisme historique antérieur (l’amélioration du fait humain civilisé) a pu
maintenir son cours, renforcé par les sciences modernes et par des apports
extra-européens, depuis la fin du 20 siècle, avec la relance éco-humaniste.
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*2 Le terme moderne éco-humanisme a associé au radical humain le préfixe
éco, qui signifie étymologiquement maison (oïkos en grec ancien), puis a ajouté
le suffixe -isme, pour former un substantif propre à désigner le courant civilisa-
tionnel et le système comportemental spécifiques de la Maison humaine.
*3 La Maison humaine est le bio-système humain global en développement
dans son environnement, où le concept de Maison définit une entité proté-
geant de manière aussi pérenne que possible la vie commune de ses
membres et de leurs commensaux, en incluant à la fois le contenant (la struc-
ture construite) et le contenu (les êtres et les biens) de cette entité.
*4 Le système comportemental résultant impulse un courant civilisa-
tionnel protecteur qui contribue à améliorer un projet-patrimoine
adaptatif existentiel de la Maison humaine, laquelle est considérée en
tant qu'entité évolutive holistique, douée d'une intelligence propre.
*5 Le courant éco-humaniste est ainsi à la fois transculturel et métaculturel.
Il est transculturel parce qu'il rencontre les principales cultures locales, en s'y
renforçant des meilleurs modèles d'intérêt général, mais sans s'arrêter ou se
confondre dans l'une ou l'autre d'entre elles. Et il est métaculturel parce qu'il
continue au-delà de ces cultures pour toujours mieux se développer au ser-
vice de l'ensemble humain (le préfixe méta qualifie une continuation dans
un processus évolutif supérieur). Complémentairement, le projet-patrimoine
alimenté par l'éco-humanisme est à la fois transcendant et immanent,
dans la mesure où notre force évolutive consciente est en nous, immanente,
et qu'elle permet de nous projeter toujours mieux et plus loin, en transcen-
dance, dans des conditions dont les limites sont repoussées en permanence.
Et là, le principal facteur de notre progrès conceptuel, de notre adaptation à ces con-
ditions, et de notre cohésion, reste notre gestion socialisée proactive de l'information.
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