Gran Crisis Global (*1): ¿ cómo impedir la apoteosis

dramática de una plutocracia acorralada ?   

     Résumons les faits et les tendances : en ce début du 21ème siècle, chacun peut constater que, plutôt que de contribuer à un équilibre multipolaire d’intérêt commun, les principales entités étatiques mondiales ont malheureusement été poussées à l’affrontement, par les manœuvres d’une ploutocratie impérialiste, prédatrice, apatride, et amorale, qui a instrumentalisé conjointement la religiosité abrahamique, la grande finance privée, et l’appareil politique fédéral des USA, pour désorganiser et piller le reste du monde, en sapant la cohésion et la résilience de nombreuses nations.

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   (*1) : abréviation de "grande crise globale de transition civilisationnelle et de correction sociétale du début du 21ème siècle".

   (*2) : la ploutocratie, qui signifie "gouvernance par les plus riches", tire son nom du dieu gréco-romain antique Pluton, dieu mythique à la fois des enfers et de la captation des richesses, soulignant la connotation infernale de l'accaparement des ressources, avec toutes les dérives possibles de pléonexie et d'hybris.

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     Dans la seconde moitié du 20ème siècle, sous l’influence occulte de cette ploutocratie, les USA ont effectivement conquis une position dominante, dans les domaines économique, monétaire, médiatique, et militaire.

    Mais depuis 2008, leur principale arme financière (l’US-dollar) étant devenue irrémédiablement fragilisée et décrédibilisée, leur capacité offensive a été réduite à celle, déclinante aussi, de leur force armée et propagandiste.

   L’US-dollar étant en cours d’effondrement, les principaux lobbies plouto-impérialistes instrumentalisent donc encore temporairement les USA pour utiliser cette ultime capacité déclinante de projection de violence et de désinformation, malgré l’inefficacité, l’affaiblissement, et les échecs croissants de ce proxy usé, dirigé par un establishment politico-économique aussi borné que corrompu.

   Ces lobbies ploutocratiques s’attendaient à une crise majeure. C’est pourquoi, après 1990, pour maintenir leur domination mondiale, leurs relais politiques aux USA avaient eu pour mission d’empêcher la formation d’un bloc concurrent associant l’Europe de l’Ouest et la Russie post-communiste.

    Une association euro-russe aurait pu constituer la plus forte économie mondiale, garantie par une puissante capacité monétaire, et par une capacité militaire redoutable. Les décideurs des USA et leurs sponsors ont empêché ce phénomène en divisant, en opposant, en sapant, les sociétés concernées, et en vassalisant la gouvernance et la monnaie unique des européens. Ils ont prévu en dernier ressort d’attiser une guerre civile intra-européenne, et de détruire les capacités de résistance russes.

   Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Depuis 1976, ces ploutocrates et les gouvernants du nouveau "peuple élu biblique" autoproclamé des USA, n’ont pas pu, malgré leur tentative de déstabilisation de 1989, empêcher la Chine post-communiste de renforcer son économie. L’ascension de la devise chinoise yuan (garantie par des réserves croissantes en or) peut logiquement tôt ou tard lui conférer un statut de monnaie de réserve majeure, accentuant encore la régression de l’économie américaine et de son dollar dévalorisé.

    Pendant des années, les plouto-impérialistes et les gouvernants des USA ont vainement essayé de ralentir ce phénomène par une pression dissuasive indirecte, monétaire, politique, et économique. Et ils ont prévu en dernier ressort une pression militaire, tant qu’ils en auront encore les moyens, et que la Chine sera temporairement moins bien armée qu’eux.

     En même temps, une pression islamique a été instrumentalisée pour affaiblir les Russes, et plus encore les Européens, poussés à des réactions identitaires pouvant dégénérer chez eux en guerres civiles. Des systèmes d’armes américains, menaçant des territoires Russes, ont été disposés dans des régions européennes et asiatiques. En Asie, des oppositions régionales ont été attisées pour y étendre de futurs fronts. Tout cela a constitué une imbrication de menaces et de tensions précursives d’une offensive majeure.

    Mais en 2012, la Chine a opéré un changement stratégique : tout en renforçant son armement, elle s’est rapprochée à la fois de la Russie et de certains lobbies ploutocratiques occidentaux transfuges, pour mieux garantir ses approvisionnements, ses débouchés, et ses réserves monétaires. Ce qui a marginalisé d’autant les populations occidentales, déjà affaiblies et en voie de révolte civile en Europe et aux USA, sort final logique de sociétés-supports pillées et instrumentées, puis déclassées mondialement.

    La qualité de vie de ces sociétés-supports importait peu aux plouto-impérialistes, dont l'intérêt était plutôt d'y trouver un vivier humain suffisant pour leurs opérations, et une source de prélèvements multiples sur la richesse disponible. Fragilisée, la majorité de la population y est devenue piégée et otage, vivant à plus de 3/4 dans des agglomérations urbaines, où une perturbation d’approvisionnements peut être rapidement catastrophique.

    Dans ce grand jeu truqué, le sort de beaucoup d’êtres humains repose donc sur les conditions et les conséquences de la faillite organisée des sociétés-support occidentales, prévue notamment pour empêcher leurs peuples ruinés de contrarier les nouveaux partenariats ploutocratiques mondiaux, et pour stériliser une coopération compensatoire entre les peuples de Russie et d’Europe.

   Il peut toutefois en résulter des rebondissements inattendus. Car tout cela implique de provoquer une intra-destruction des populations victimes telle qu’elles ne puissent plus réagir assez dans leur propre intérêt. Ce qui n’est pas certain. Le peuple américain pourra-t-il vraiment être assez affaibli pour ne pas gêner les nouveaux projets mondiaux des ploutocrates ; et les européens pourront-ils être assez affaiblis pour ne pas pouvoir apporter ce qui intéresse les Russes, qui les incitent à une reconstruction souveraine, tout en verrouillant une coopération Russie-Chine

   Contre cela, les principaux plouto-impérialistes occidentaux essaient de circonvenir des élites chinoises apparemment intéressées, tant que la Chine n’a pas assez de ressources naturelles, et d’économie équilibrée, pour trop de population à restructurer.

   Mais est-ce encore possible ? Revoyons leur histoire. Jusqu’alors, et surtout depuis le 19ème siècle, ces ploutocrates avaient pu rester à l’écart des conflits armés qu’ils finançaient sans risques et à distance, et où ils récoltaient un maximum de profits privés, les pertes étant supportées par les victimes. Pour gagner à coup sûr, ils s’employaient par exemple à constituer une menace d’un côté, puis ils aidaient à la combattre d’un autre côté, et ils avantageaient opportunément le camp le plus capable de favoriser leurs intérêts. Les oppositions manipulées ont constitué l’une de leurs principales sources d’enrichissement, et un outil efficace pour débloquer les situations qui gênaient leur prise de contrôle des pouvoirs et des ressources visés.

   C’est ainsi que pendant la guerre de sécession américaine (1861-1865) la succursale de Paris de la banque Rothschild finançait le Sud, pendant que sa succursale de Londres finançait le Nord, les ploutocrates manipulateurs mettant en dépendance les décideurs publics et les ressources des deux camps.

   Plus tard, le démarrage de la révolution bolchevique russe de 1917, et ses leaders tels que Trotski et Lénine, ont été aidés financièrement par de grandes banques capitalistes anglo-américaines. Pendant la seconde guerre mondiale (1939-1945), alors que les armées anglo-américaines et allemandes s’opposaient, les ploutocrates contribuaient à l’effort de guerre public des USA, et aussi à celui de l’Allemagne nazie, Ford fournissant à chacun des moteurs, Standard Oil des carburants. Et de même dans leurs domaines, ITT, Texaco, Sterling, la banque Chase Manhattan, etc.  

    De son côté, la banque privée commune des Banques Centrales, la Banque des Règlements Internationaux (BRI), fief des ploutocrates occidentaux, prenait en pension les stocks d’or nazis pillés dans les pays occupés. Les affaires restaient les affaires, et l’Europe s’entre-détruisait au profit des USA, qui devenaient mondialement dominants à moindre coût.

   Une autre arnaque monumentale a été celle des pétro-dollars, une opération par laquelle les plouto-impérialistes ont amené les dirigeants des USA à forcer la plupart des producteurs et des consommateurs de pétrole du monde à négocier ce pétrole en US-dollars. En même temps, à partir de 1971, la Federal Reserve (Banque Centrale privée) a progressivement émis, en quantités toujours croissantes, sans garantie, et au cours qui lui convenait, de nouveaux dollars (il y a 30 fois plus de dollars en 2010 qu’en 1950).

  Ce qui a contribué à enrichir artificiellement le commerce des USA, et à augmenter les moyens de cette Federal Reserve, qui a pu prêter d’autant plus à l’Etat US pour ses budgets publics, notamment militaires, sachant que ce système quasi-mafieux ne pouvait durer que par une menace crédible d’intervention armée. De nombreux coups de force des USA ont effectivement été liés au contrôle du commerce du pétrole et à la prééminence connexe de l’US-dollar, les profits revenant d’une manière ou d’une autre à la ploutocratie privée, les dépenses et les pertes aux structures publiques.

    Dans ces conditions, la période la plus faste des plouto-impérialistes a été le dernier quart du 20ème siècle, lorsqu’ils ont finalement réussi à obliger encore plus d’Etats à abandonner leurs prérogatives d’intérêt public pour endetter artificiellement leurs budgets, en les soumettant au marché financier privé international contrôlé principalement depuis les places boursières de New York et de Londres, ainsi que par des Banques Centrales privées, et par des organismes associés, tels que la BRI, le FMI, et la Banque Mondiale.

    Cependant, dans la nature, les prédateurs et les parasites ne peuvent pas survivre en empêchant les populations ou les organismes ponctionnés de se régénérer, sinon tous succombent. Et c’est là, justement, un risque majeur de cette aventure, puisque les excès du pillage organisé des ressources publiques, la mise en dépendance et l’affaiblissement de grands Etats, l’endettement généralisé croissant, la débauche de création monétaire fictive, ont abouti à la ruine des principales sociétés-supports, et à la faillite du système financier capitaliste libéral appuyé sur le dollar US, clé de voûte de l’édifice.

   Résultat : les plouto-impérialistes ne peuvent plus compter désormais sur leur proxy USA pour passer en force une fois de plus. Car de la même manière que l'URSS avait contribué à sa propre faillite en 1990 par déstructuration combinée de son potentiel militaire et de son potentiel économique, conséquence d'un enchaînement de fautes de sa nomenklatura dirigeante, la nomenklatura fédérale des USA, 20 ans plus tard, a pris le même chemin vers une auto-faillite qu'elle n’a plus assez de moyens pour éviter.

    En réaction aussi pragmatique que crapuleuse, les principaux lobbies plouto-impérialistes ont donc préparé une démolition contrôlée du proxy USA, pour en retirer leur fortune avec un minimum de pertes, et empêcher sa population de perturber une restructuration financière supra-nationale à laquelle ils ont choisi d’intéresser faute de mieux des élites politico-économiques chinoises, en ré-intervenant une fois encore à partir de la City de Londres, centre historique de leur expansion. 

    La Chine, consciente de ses faiblesses, avait déjà commencé à investir dans ses propres projets géostratégiques, en créant une communauté d’intérêts avec diverses autres nations, et en préparant des alternatives monétaires au dollar US par des fonds et des banques de développement ouverts à ses partenaires, abondés et appuyés par sa monnaie montante, le yuan.

    Les ploutocrates occidentaux ont entrepris de se placer dans ces nouveaux circuits pour y recycler leurs fortunes en dollars, en proposant en contrepartie de rendre le yuan convertible et compensable comme les autres grandes monnaies, principalement dans les DTS du FMI, lesquels peuvent aboutir ensuite à une nouvelle (crypto)monnaie artificielle, succédané du Bancor, qui aurait ainsi préalablement pu absorber un maximum de dollars, autant au profit des ploutocrates que de l’économie chinoise. En complément, ils placent aussi beaucoup de leurs fonds dans des biens plus tangibles. Un crach final organisé, suivi d'un "reset" financier global, effacerait ensuite de fait les dettes des manipulateurs associés. Un pari pourtant à courte vue, et bien moins certain qu’un crach systémique général incontrôlable.

    Au point que la Russie ne s’est pas laissée abuser par ces manœuvres. Elle a négocié préventivement avec la Chine pour que le rouble russe soit échangeable avec le yuan, en contrepartie notamment d’une fourniture d’énergie et d’armements indispensables. Appuyée sur d’immenses réserves naturelles, la Russie a une population éduquée et cohésive, une industrie solide, et une puissance militaire au plus haut niveau mondial. Cela fait que même si elle est fragile économiquement dans certaines conditions du système financier actuel, c’est pourtant l’une des nations qui peut supporter le mieux un crach financier systémique global, et aider à une reconstruction mondiale multipolaire conforme à l’intérêt légitime de l’ensemble sociétal humain.

    La Russie favorise donc l'agonie rapide des USA, tout en évitant des spasmes réactifs trop brutaux au cours de ce processus. Sachant cela, il n’est pas évident que l’intérêt public chinois soit de favoriser longtemps le sauvetage de ploutocrates occidentaux parasites et non fiables, dont les ressorts socio-culturels profonds (notamment sionistes) sont opposés aux valeurs traditionnelles chinoises. Le sort des ploutocrates suivra le sort des USA.

   Ensuite, d'une manière ou d'une autre, il faudra qu'une légitimité civile massive se rétablisse dès que possible dans les principales sociétés-support impliquées, et y désamorce autant une conflictualité généralisée que la reconstruction d’un nouvel impérialisme ploutocratique. D’où l’intérêt d’une ré-information mobilisatrice de toute la communauté humaine mondiale.

   L’apport d’une telle information, librement partagée et contribuant à l’amélioration d’un cerveau collectif citoyen mondial auto-correcteur, est l’une des vocations principales de l’éco-humanisme, forme moderne d’un courant métaculturel attaché au meilleur développement possible de la Maison humaine depuis plus de 26 siècles, un courant majeur qui exprime et qui renforce un grand projet sociétal naturel, quel que soit le présent perturbé du moment. Notre histoire nous apprend que même temporairement blessée et affaiblie, l’espèce humaine a toujours été capable de guérir des convulsions dans lesquelles et par lesquelles elle s’est construite. Une fois de plus, c’est donc vraisemblablement ce que nous allons devoir faire.

    Mais ceci en comprenant que nous sommes confrontés, en cette première partie du 21ème siècle, à bien plus qu’une simple crise conjoncturelle : l’offensive anti-sociétale déstructurante que nous subissons depuis plusieurs décennies a déclenché un phénomène de destruction-reconstruction incontrôlé, mondialisé, induisant une purge sévère, et probablement aussi une amputation, de nombreuses forces humaines. Renforcer préventivement notre résilience sociétale globale et tenter d’empêcher l’irréparable devraient permettre de mieux reconstruire. Faisons-le.

 pp(09-2012)

Marc CARL           dc(12-2016)

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