West and Islam: a caused worldwide shock.  And then ?

    Depuis 2008, les tensions concurrentielles mondiales sont devenues de plus en plus instables et agressives.

   Entre 2008 et 2011, des opérations monétaires artificielles aux USA et en Union Européenne avaient permis de relancer temporairement l’économie des pays dominants occidentaux, mais ce n’était qu’un palliatif.

   En fait, leur situation globale est critique, et les principaux gouvernements occidentaux n’ont plus d’autre solution qu’une fuite en avant en position de force, pour surmonter l’effondrement de leur économie et de leurs sociétés-supports, surexploitées, déstructurées, affaiblies, stressées. Ceux qui échouent seront remplacés sans ménagements par les lobbies ploutocratiques qui les manipulent.

   Ils ont encore quelques moyens, mais le temps est compté. Des déficits publics artificiels leur donnent de quoi alimenter, pour un peu de temps encore, des budgets stratégiques pouvant financer des opérations contre d'autres pays, dans la logique des coups de force exutoires programmés par les lobbies.

   Depuis 2001, leurs premières cibles tactiques sont dans le conglomérat islamique, puis sont visées stratégiquement la Chine et la Russie.

    La Russie est une cible particulièrement visée. Car ce grand pays, où sont des racines ethno-culturelles historiques des proto-indo-européens, puis des européens, a su résister mieux que les nations ouest-européennes à une sape sociétale et à une dilution de sa population autochtone. Ayant retrouvé une capacité suffisante de résistance, appuyée sur un peuple patriote, une force militaire dissuasive, et d’immenses ressources naturelles, la Russie garde un potentiel de reconstruction d’une Europe authentique et indépendante, allant de l’Atlantique au Pacifique (malgré l’anti-slavisme germano-polonais). Cette Russie résistante mettant en échec leur impérialisme prédateur, les lobbies ploutocratiques anglo-américains en ont fait un ennemi prioritaire. 

    En ce qui concerne le Grand-Moyen-Orient, il était déjà clair que dès que ces lobbies y auront intérêt, et qu’ils n’auront plus l’utilité d’une situation contenue de la communauté islamisée régionale, ils pourront y déclencher des troubles socio-politiques, puis une confrontation étendue, dont ils sont prêts à tirer profit.

  En instrumentalisant certaines factions islamistes, ils ont déjà préparé le terrain pour que des Etats et des populations sunnites et chiites s’affrontent, autodétruisant en tout ou partie, de l’intérieur, la dangerosité réactive musulmane globale.

   Quelles sont les forces intervenantes ? D’une part, il y a un conglomérat islamisé, qui fut jadis offensif et conquérant, mais qui a été réduit par les principales nations occidentales, et qui supporte mal d’être infériorisé et manipulé alors qu’il se considère comme, de droit divin, maître du monde, et spirituellement supérieur à tout autre. En face, il y a de puissants lobbies ploutocratiques, de culture majoritairement judéo-chrétienne, qui ont appris à utiliser les mouvements et les mentalités islamistes, dernier avatar d’une religiosité abrahamique particulièrement divisée, et réactive aux appels, même les plus aberrants, à la guerre sainte.

  Là comme ailleurs, les plus forts ont imposé leur jeu. L’ambition et la détermination des clans islamistes sont aussi fermes que celles des plouto-sionistes occidentaux, mais ces derniers manipulent diverses factions musulmanes pour qu’elles servent les intérêts occidentaux contre les systèmes socio-politiques résistants, et contre les Etats -y compris musulmans- trop résilients.

   Un jeu de dupes, quoi qu’il advienne, car les décideurs occidentaux dominants ont intérêt, économiquement et politiquement, à un conflit et à un chaos croissants, où le fait de sacrifier opportunément des supplétifs ne les gêne pas.

   De nouveaux troubles viennent donc d’être déclenchés en 2011. On ne sait pas encore exactement par qui, et en cette matière les premières apparences peuvent être trompeuses, mais des évènements aussi concomitants et semblables dans des pays différents ne peuvent pas être dus au seul hasard. Les grandes Bourses mondiales ne se sont pas affolées devant ces premiers troubles, ce qui indique que les principaux opérateurs financiers savaient que tout cela allait dans un sens profitable aux décideurs occidentaux.

   Peu importe alors quelle partie a déclenché les opérations de déstabilisation des pays musulmans visés, puisque, quoi qu’il en soit, les lobbies ploutocratiques atlantistes ne peuvent pas laisser la situation aller contre eux. Ils veulent maintenir les évènements dans un sens qui leur soit profitable, et en l’occurrence, leur intérêt est dans une avancée de fondamentalistes islamiques abusés, instaurant leur loi (sharia) qui sape le progrès et la cohésion sociétale là où elle sévit, et sans alliance à craindre entre les pays et les organisations subvertis, compte tenu de leurs oppositions endémiques historiques.

   En outre, fermente au sein de plusieurs pays occidentaux une réaction populaire de plus en plus radicale, face à la sape et à la ruine subies, laissant craindre des affrontements durs, et justifiant un encadrement policier préventif des sociétés civiles concernées, avec de fortes restrictions de libertés réduisant les réactions politiques.

    Là, tôt ou tard, l’activité de jihadistes migrants, consécutif aux conflits du Grand-Moyen-Orient, peut être une goutte d’eau faisant déborder le vase d’un problème identitaire conçu pour diviser encore plus l’Europe. Une Europe qui va devoir supporter une forte charge de l’aventure, en permettant aux dirigeants du "peuple élu exceptionnel" des USA de garder encore le leadership du bloc vassalisé occidental, tout en préservant les profits des ploutocrates.

   L’intérêt logique des décideurs et des services spéciaux occidentaux impliqués est ensuite d’inciter des pays musulmans non-arabes forts, tels que l’Iran, le Pakistan, la Turquie, à profiter du chaos généralisé pour renforcer leurs moyens, et régler militairement certains contentieux régionaux.

   Ce qui peut dégénérer jusqu’à des conflits nucléaires impliquant l’Inde, le Pakistan, l’Iran, Israël, les pays du Golfe, d’où un enchainement lourd de conséquences, éventuellement renforcé par l’instrumentalisation complémentaire d’une vague jihadiste transnationale, incontrôlable et de grande ampleur, et par d’autres conflits activés en Mer de Chine. Jusqu’à ce que tout cela aille trop loin dans la surenchère et la menace, justifiant l’intervention armée ultime des gouvernements occidentaux pour se protéger du chaos qu’ils ont provoqué.

   Et de là, des destructions immenses. Car l’Iran ou le Pakistan (aidé par l’Arabie saoudite) ont des moyens militaires puissants, y compris nucléaires, actionnés par des armées motivées et bien encadrées. Mais, sauf s’ils sont soutenus par l’armée russe, ces moyens, même alliés, sont techniquement inférieurs à ceux des gouvernements occidentaux, dont la fuite en avant dans des coups de force, dans des aventures et des exutoires violents, est malheureusement une condition de survie de leur système capitaliste prédateur.

   C’est pourquoi, historiquement, et surtout depuis le 20ème siècle, l’avidité des lobbies ploutocratiques occidentaux a si souvent provoqué l’appropriation crapuleuse des richesses de pays affaiblis, ainsi que des relances artificielles temporaires des économies occidentales par des investissements et des aventures militaires, tout ceci avec un affaiblissement socio-politique, et un encadrement autoritaire des sociétés civiles visées, pour ne pas contrarier ces aventures, et leur mise en scène médiatisée trompeuse.  

   Les ploutocrates et leurs élites politico-économiques associées savent que, dans leurs propres sociétés civiles exploitées, mais aussi dans celles de leurs concurrents émergents, si les principaux groupes sociaux sont assez désinformés et occupés à s’opposer entre eux, ils peuvent être d’autant moins occupés à s’opposer aux pouvoirs prédateurs réels.

   Les manipulateurs organisent donc des tensions dans ce but, en fragilisant et en divisant les sociétés autochtones ciblées, notamment par des déstabilisations ethno-culturelles qui peuvent être opportunément rendues violentes. En cas de confrontation ouverte, des forces militaires et policières sont prêtes à intervenir pour rétablir l’ordre et les intérêts qui profitent aux dominants réels, sous prétexte de défense des droits et de l’ordre public.

   Il est très difficile d’arrêter cet enchainement délétère avant que la raison puisse s’imposer de nouveau par nécessité. Lorsque la violence n’est plus contenue, on ne sait pas jusqu’où elle ira, et qui elle touchera le plus. Les manipulateurs n’en sont pas à l’abri, et même s’ils sont encore dominants, la puissance des gouvernements occidentaux n’est pas illimitée. Plus ils affaiblissent la cohésion sociétale de leurs Etats-supports, plus leurs réserves diminuent, et moins leur puissance reste projetable. Le temps aussi joue désormais contre eux.

   Et surtout, le bloc USA-UE-OTAN, fragilisé, a de plus en plus de nouveaux adversaires excédés, dont les réactions sont imprévisibles, selon le cours que prendront les évènements, ce qui rend aléatoire toute fuite en avant.

   Les pays émergents développés ont compris qu’ils sont devenus des concurrents majeurs, voire de futurs adversaires militaires, des gouvernements occidentaux. Et ils voient que les populations-supports occidentales subissent un déclin, démographique, culturel, idéologique, politique, et économique, même si leurs décideurs restent temporairement dominants sur le plan militaire et financier. L’intérêt des émergents est donc d’affaiblir encore davantage les moyens occidentaux, et de les saper partout où c’est possible, pour équilibrer le rapport des forces en cas de confrontation, régionale, puis mondialisée.

     Car l’appareil militaire des USA est un colosse aux pieds d’argile, et il supporte mal de longues invasions distantes. La Chine améliore son armement, et de plus, quand elle aura assez réinvesti, et diversifié ses réserves, son économie sera capable d’éclipser celle des USA. Les opportunités de réaction préventive se réduisant d’autant pour les décideurs des USA, leur souci est de ne pas perdre l’initiative stratégique, et de pouvoir réagir avant de ne plus avoir assez de forces.

   Orienter à leur profit un chaos islamique gênant leurs adversaires est ainsi une tactique importante pour eux, avant qu’ils n’aient plus assez de forces pour affronter directement la Chine, éventuellement alliée avec d’autres pays asiatiques, et surtout avec la Russie. Mais dans tous les cas, une confrontation élargie reste une option-menace finale, brandie à titre dissuasif par les décideurs des USA et leurs alliés occidentaux, spéculant sur leur technologie militaire moderne, qui -croient-ils- leur donne plus de moyens que nécessaire pour détruire, à distance, tout ou partie de l’Humanité sur Terre.

   S’ils entrent vraiment en fuite en avant dans la confrontation, on peut effectivement craindre le pire dans un tel processus, jusqu’à une destruction brutale d’une partie de l’Humanité (déjà envisagée par leurs stratèges). Y a-t-il moyen d’éviter ou d’atténuer un tel désastre ? Peut-être, car le pire n’est jamais systématiquement certain, et rien ne peut être écrit d’avance, dans un monde soumis à l’aléa et à l’accident, mais où la volonté collective humaine peut rectifier sa propre trajectoire.

   Une solution efficace serait donc que la société-support occidentale, avant qu’il ne soit trop tard, ait un sursaut salutaire d’autoprotection, en se réappropriant sa légitimité décisionnelle confisquée par les lobbies ploutocratiques, et en survivant aux forces qui veulent la corrompre ou la détruire, de manière ensuite à pouvoir, sans lâcheté, rejeter la concurrence sauvage au profit de la coopération, et éviter un conflit violent avec les autres grandes communautés mondiales qui ne l’agressent pas.

   Cela peut réussir si c’est accompagné par une réforme sociétale adéquate, visant notamment à instaurer une démocratie directe bien arbitrée, et à empêcher, et à rendre non transmissibles, tous comportements et dogmes, notamment religieux, qui hors des cas de réaction légitime en défense des droits fondamentaux et de l’intérêt général, incitent à la violence et au conflit par leurs principes ou leur pratique. Et de même tous comportements sociétaux opposés à la nécessaire cohésion globale de l’espèce humaine. 

   Les principes fondamentaux d’une telle réforme, qui ne s’arrêtent pas à ces premières mesures, et qui concernent toutes les collectivités mondiales, sont clairement intégrés au grand projet évolutif porté par l’éco-humanisme, héritage de plus de 26 siècles de mûrissement d’un humanisme basé sur le pouvoir salutaire de notre intelligence collective, et sur l’indispensable cohésion d’ensemble de la Maison humaine commune, avec comme principale devise “construire, protéger, projeter, le meilleur de l’Humain“. Ce grand projet peut être la clé de la survie de notre espèce civilisée.

   Pour l’accomplir, il faut empêcher le système ploutocratique dominant de continuer à affaiblir, à désorienter, démotiver, les résistances à sa prédation, et particulièrement les résistances restructurantes et mobilisatrices, citoyennes ou d’états.

   Mais les pires moyens étant utilisés par ce système, avec notamment une saturation de tromperie, de violence, de désinformation, de chaos, les premiers résistants devront rester prudents, sachant que les plus restructurateurs et incitateurs d’entre eux risquent d’être violemment pris pour cibles. 

 

 
MC    
february 2011

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